Vocation : du latin vocare, appel. Un appel à servir. Un mouvement intérieur qui évoque une attirance, une disposition, un goût particulier pour une mission, un métier, un état. Elle relève d’un appel à s’engager et de questionnements : quels sont mes talents ? Comment puis-je être en accord avec mes valeurs ? Comment puis-je être utile au monde ? Ainsi, on dit de quelqu’un qu’il a une vocation d’enseignant, de médecin, de musicien, de père ou de mère de famille…
La vocation n’est jamais une aventure purement individuelle et intérieure. Elle a toujours une dimension sociale, culturelle, collective car dans la cité, comme dans l’entreprise, elle invite à mettre ses dons, ses talents au service des autres (qu’ils soient clients ou collaborateurs).
Il n’y a pas deux vocations identiques. Chaque vocation est reliée à sa propre histoire. Certaines sont précoces, d’autres sont tardives. Chacune est un cheminement personnel.
Toute vocation suppose la durée. Le temps long. C’est un engagement qui donne du sens et qui se confirme à travers les choix de la vie quotidienne.
Service : un mot mal-aimé. Et pourtant. En lui, nul tapage mais le charme, discret, humble, de la générosité. « Rendre service » : tendre la main, assister, supporter, aider, pousser, faire grandir, donner…
On ne sert bien qu’avec le cœur.
La façon de servir vaut mieux que ce que l’on sert. La beauté du geste. La vraie, celle qui transmet, celle qui crée du lien, celle qui perpétue, celle qui rayonne. Celle qui marque et génère l’émotion.
L’enfant que nous étions n’était-il pas heureux « d’être de service » ? Rappelons-nous la joie enfantine de s’impliquer, l’application à servir au mieux, d’assumer sa responsabilité au sein de la classe. L’enfant, exempt du poids culturel de ce mot, n’y voyant aucunement l’asservissement. Rappelons-nous cette fierté.
Servir n’est pas faire preuve de servitude. C’est un engagement, une promesse. Servir une cause, servir l’État, servir d’exemple… On ne badine pas avec le service !
Servir c’est donner, c’est une façon d’exister. C’est donner la meilleure part de soi-même : une façon d’être aux autres, utile et bien en vie. C’est reconnaître l’autre et en retour être reconnu. Il y a tant de beauté et d’exigence dans la construction d’une relation attentionnée pour qui sait la regarder avec les yeux du cœur. Il y a de la noblesse dans l’esprit de service.
Servir la cause que l’on s’est choisie : une vocation ; la meilleure façon de faire le chemin en gambadant…
Mathilde Rodrigues
Conseiller ambassadeur et créatrice de belles histoires